Le système de la douleur est un système à part entière. Il a pour objectif de protéger l’intégrité physique du corps humain. Il recueille les informations à la périphérie et les fait remonter vers le cerveau. Ce dernier va traiter l’information pour décider si, oui ou non, il y a une menace. S’il y a lieu, la sirène du système se déclenche, c’est la douleur.
Imaginez-vous seul chez vous lorsque l’alarme se met à sonner. Vous commencez à avoir votre cœur qui bat fort, vous avez des sueurs froides, vous tremblez, … Après un long moment, vous finissez par aller voir ce qu’il se passe et vous réalisez que des cambrioleurs ont volé et saccagé votre maison. Cet épisode vous a tellement traumatisé, que vous allez faire en sorte que l’alarme soit plus sensible et s’enclenche plus rapidement. Mal réglée, cette alarme finit par sonner un mois plus tard à cause d’une simple bourrasque. Le temps de vous rendre compte de la méprise, vous êtes dans le même état physique et émotionnel que le jour où vous avez été réellement cambriolé. Pourtant, tout ça est dans la tête, il n’y a eu ni perte, ni dégât.
L’alarme sonne quand elle détecte un mouvement dans la pièce, parce qu’on considère ce dernier comme nuisible. La sirène se déclenche en réaction à un stimulus ayant l’aspect de quelque chose de menaçant sans l’être effectivement. Ce système d’alarme ne fonctionne pas toujours bien à cause de l’allure de la menace ou d’une défaillance du système nerveux. L’alerte peut alors se lancer alors que l’intégrité physique n’est pas menacée, et tout de même provoquer une douleur.
Nous pourrions illustrer ce fonctionnement par une personne qui a eu un gros syndrome facettaire (= inflammation des articulations de la colonne vertébrale). Cette dernière avait très mal à chaque fois qu’elle devait porter des choses lourdes. Même lorsque l’inflammation s’est dissipée, cette dernière a gardé des douleurs lorsqu’elle devait soulever de grosses charges. Pourtant, physiquement tout est revenu dans l’ordre et on ne voit plus rien à l’imagerie. Cela s’explique par une défaillance du système d’alarme qui est devenu trop sensible.
Alors la douleur est belle et bien dans votre tête, mais elle est tout de même réelle. Les douleurs chroniques sont prises en charge par une approche bio-psycho-sociale en kinésithérapie pour permettre de rééduquer ce système de la douleur.