1) Les facteurs déclenchants de la lombalgie
- FAUX – la plupart des maux de dos sont causés par des blessures graves (fractures, tumeurs) ou par le port de charges lourdes
- FAUX – porter sans plier les genoux est dangereux pour le dos
L’élément déclenchant régulièrement retrouvé dans une lombalgie commune aigüe est un système musculaire insuffisant par rapport à la charge de travail. Soit parce que cette dernière est trop intense, trop répétée et/ou trop longue. Auquel cas la force et/ou l’endurance du système musculaire ne permet pas de soutenir ce travail. La posture n’est qu’un facteur secondaire. Donc la « bonne posture » et ou la « bonne façon de soulever une charge » ne dépend que de la capacité musculaire et du niveau de difficulté de la tâche. La meilleure façon de prévenir la lombalgie est donc d’entrainer progressivement et régulièrement la colonne vertébrale à réaliser les fonctions qui nous sont nécessaires.
Pour les lombalgies plus longues, on observe souvent un manque de relâchement. Car même s’il est bon de maintenir la force des muscles du tronc, il est également utile de les détendre lorsqu’ils ne sont pas sollicités. Les facteurs de chronicisation (>3mois de douleurs) sont plus souvent liés à des facteurs psychosociaux qu’à des lésions tissulaires.
2) Lien entre l’intensité d’une lombalgie et les anomalies visibles aux imageries.
- FAUX – la cause de ma douleur est visible une imagerie médicale
- FAUX – l’intensité de ma douleur est proportionnelle aux lésions anatomiques
- FAUX – toute modification visible à l’imagerie médicale est une blessure grave
Tout d’abord, il faut savoir que l’arthrose et la dégénérescence discale représentent une étape normale du vieillissement. Ces modifications sont donc aussi normales que l’apparition de cheveux gris. Lorsqu’elles s’installent de manière lente et progressive, il est tout à fait possible que le corps s’y adapte sans que cela ne provoque de douleurs.
Inversement, avoir mal dans le bas du dos ne veut pas dire que celui-ci est abîmé mais seulement qu’il est plus sensible. Le cerveau a parfois tendance à amplifier les douleurs s’il a l’impression que ces dernières sont une menace pour le corps. Donc, plus on s’en inquiète et on y pense, plus la lombalgie risque d’être importante. Auquel cas, il est possible que l’on ait des douleurs invalidantes sans rien voir aux imageries.
3) Traitement et évolution d’une lombalgie
- FAUX – si j’ai mal au dos, je dois rester couché
- FAUX – un traitement passif (médicaments/ostéopathe/massage) suffira à me guérir
- FAUX – la lombalgie chronique est incurable
La plupart des lombalgies ont une cause bénigne. C’est pour cela qu’il est important de continuer à bouger pour maintenir, voire développer, les capacités musculaires du dos. Effectivement, le dos ne peut se rétablir et fonctionner correctement en l’absence d’un système musculaire suffisamment tonique. Arrêter toute activité en restant au repos complet et/ou en portant un corset aura pour effet de diminuer la capacité du dos à supporter des charges.
Une grosse partie du traitement est donc de bouger et remettre progressivement la colonne vertébrale en charge pour renforcer la résilience des tissus en effectuant des exercices actifs. Il est donc conseillé de continuer de bouger et de reprendre le travail dès que c’est possible, quitte à le reprendre à temps partiel.
Référence :
C. Demoulin et coll. – Les croyances délétères des patients lombalgiques : revue narrative de la littérature. Rev Med Liège, 2016; 71 :1, 40-46